SVEPM

Publié le par Aurélien

De mercredi à vendredi dernier se tenait  le congrès annuel de la SVEPM à Exeter dans le Devon.  La  SVEPM ou  Society for Veterinary Epidemiology and Preventive Medicine, réuni lors de son congrès les chercheurs en épidémiologie vétérinaire européens.  J'ai assisté au cours de ces 3 jours à nombre de conférences dans lesquelles étaient modélisés l'impact économique de maladies et de leur contrôle, la transmission de maladies (Corynebacterium pseudotuberculosis, Salmonella dublin), des maladies émergentes (West Nile en Camargue) et tout un tas d'autres choses fort intéressantes.

Je retiendrai la conférence d'ouverture, organisée sous forme d'une présentation suivie d'un débat. La problématique était de savoir quel pouvait être le rôle de l'épidémiologie dans la prise de décision politique. On pourrait penser (c'est du moins ce que je pense) que toute décision devrait être basée sur des évidences scientifiques.

Il ressort de la discussion que c'est bien beau de faire des investigations et de pondre de beaux modèles, mais il est aussi difficile voir plus de les rendre intelligibles par les décideurs et l'opinion publique. En outre, les décisions sont prises en fonction de la pression de l'opinion publique et dans ce cas, les composante culturelle et affective sont très importantes.  Un des intervenants comparait la Nouvelle-Zélande ou il avait travaillé et où chaque année on tue un grand nombre d'oppossums à coup de marteau ce qui ne semble poser aucun problème et la Grande-Bretagne où il travaille actuellement et où l'abattage des blaireaux pour éradiquer la tuberculose est  dénoncé par les très puissantes organisations de protection des animaux. La prise de décision n'est donc pas quelque chose de facile et surtout pas toujours très rationel. Il faut composer avec les évidences scientifiques, l'opinion publique et les lobbies.

Par ailleurs, la majorité des gens attends de la science des réponses et des choses claires or bien souvent les réponses apportées le sont en terme de probabilité, de pourcentage. Une partie de l'opinion a perdu confiance en la science à cause de certaines erreurs, scandales ou incompréhension.

Tout ça rend bien compliqué le positionnement  des chercheurs en épidémiologie.  Les récentes crises montrent qu'il y a encore beucoup de travail à faire pour expliquer les recherches. Le cas de le grippe aviaire est à ce titre intéressant.  Cette maladie ne deviendra réellement préocupante que si des  cas de transmission interhumaine interviennent. Or la probabilité qu'une forme transmissible d'homme à homme apparaisse en France est infinitésimale.  Les mesures de police sanitaire habituelles permettent de venir à bout des cas de grippe aviare français et il n'est nul besoin d'interdire la viande de volaille dans les écoles ou de confiner les volailles sur tout le territoire français. La science n'a pas grand chose à voir la dedans!

Publié dans Vétérinaire

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